Nzulo, un village situé dans le territoire de Masisi à la limite du Parc National des Virunga, continue à opposer les communautés autochtones à l'Institut congolais pour la conservation de la nature. Chaque partie se réclame être de droit.
Il y a quelques jours, l'ICCN a appelé à la vigilance, la population qui construit sur " ses terres ". Cette alerte n'a pas laissé indifférentes les structures de la société civile de Masisi.
" Nzulo n'est pas partie intégrante du Parc et il n'y a pas de conflit foncier depuis que la justice a tranché en faveur de la population ", rappellent le Conseil territorial de la Jeunesse de Masisi, la société civile de Kamuronza et Mupfuni-Changa.
De plus, ils ont exprimé leur indignation après la déclaration de l'ICCN dans le dossier de la gestion du Parc des Virunga, plus particulièrement le dossier de " spoliation de Nzulo " que l'ICCN considère comme patrimoine du Parc.
Ce village situé le long du Lac Kivu entre le quartier CCLK de Goma et l'agglomération de Mubambiro dans le Masisi, est pourtant déjà occupé par la population, des maisons y sont construites. Tels des champignons, une vraie nouvelle cité est en train de s'ériger, a constaté POLITICO.CD.
Dans leur déclaration faite le lundi dernier, ces structures de la société civile du territoire de Masisi dénoncent l'attitude de certains " individus qui attisent le conflit autour des limites du Parc pour en tirer des profits ".
" Dans une alerte de l'ICCN et ses partenaires, ces organisations démontrent les insuffisances des agents de l'ICCN dans le dossier de Nzulo afin de défendre des finances dont ils sont bénéficiaires ", indique la déclaration lue par Lwambo Mupfuni, président du Conseil Territorial de la Jeunesse de Masisi.
Pour lui, en agissant ainsi, ces organisations ignorent leur mission de défense et de protection de la communauté humaine marginalisée.
Ces structures de la société civile rappellent qu'une partie de la communauté avait été " abusivement " dépossédée par la colonie belge au bénéfice du Parc National des Virunga. Se sentant lésés depuis des décennies, les membres de cette communauté avaient saisi la justice dans une procédure régulière et dont le verdict était rendu par le Tribunal de Grande Instance de Goma en faveur de la population.
Depuis le 20 décembre 2019 et en 2022, un procès verbal avait été dressé par le greffier du TGI/Goma rendant ainsi définitif cet arrêt.
Pour l'instant, les communautés autochtones de Nzulo disent être sur les terres de leurs ancêtres et qui leur reviennent de droit pendant que l'ICCN insiste qu'il s'agit d'une partie intégrante du Parc national des Virunga.
Par le passé, des maisons que la population avait déjà érigées, étaient démolies par les éco-gardes.
Ces derniers mois, il semble difficile de démolir les nouvelles maisons qui y sont construites. Elles sont majoritairement en dur, un terrain de football aussi en gestation, des avenues et rues tracées, de quoi parler d'une nouvelle cité à Nzulo.
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