Les ambassades du Canada, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la Suisse protestent contre la levée du moratoire sur la peine de mort en RDC.
Dans une déclaration conjointe, ces ambassades se disent " indignés " suite à la levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort de 2003 par le gouvernement congolais.
" Par principe, nous sommes opposées à la peine de mort en toutes circonstances. Nous estimons que l'application de la peine de mort porte atteinte à la dignité humaine, qu'il n'existe aucune preuve concluante de sa valeur dissuasive et que toute erreur judiciaire entraînant son application est irréversible et irréparable ", a-t-on lu dans leurs déclarations conjointes.
Plutôt que de recourir à la peine de mort, ces représentations diplomatiques préconisent l'application des sanctions " exemplaires et sévères ", conformes aux lois congolaises et aux normes internationales des droits de l'homme.
" Plus des deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Nous travaillons avec nos partenaires internationaux pour soutenir ce recul mondial de l'application de la peine de mort. Nous espérons que la RDC choisira de se joindre à cet effort ", ont-ils proposé.
C'est dans une note circulaire signée le 13 mars courant par la ministre de la Justice, Rose Mutombo, que le gouvernement congolais a levé le moratoire sur l'exécution de la peine de mort daté de 2003. Cette mesure ouvre la voie à des exécutions capitales, notamment contre les militaires jugés coupables de trahison et les auteurs de banditisme urbain entraînant mort d'homme.
Dans l'agora socio-politique congolaise, plusieurs voix se sont levées contre cette levée du moratoire sur la peine de mort en RDC. Parmi ces voix, celle de Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 qui qualifie l'application de la peine de mort d'une décision inconstitutionnelle illustrant " une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national droits humains ".
Dans cette même logique, l'archevêque métropolitain de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo a décrié cette décision dans une interview accordée au média catholique " KTO " dimanche dernier. Selon lui, il s'agit " d'un pas en arrière ".
Silas MUNGINDA
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