Dans la nuit du 8 février 1993, les troupes du RPA, initialement stationnées dans le nord du Rwanda, ont lancé une opération qui les a vues s'emparer de la ville de Ruhengeri avant de se diriger vers Kigali. Cependant, contre toute attente, elles se sont retirées après avoir atteint Shyorongi.
Cette décision faisait suite à des massacres perpétrés contre la population Tutsi dans les régions de Gisenyi et Ruhengeri par le régime de Habyarimana, des atrocités qui ont été largement documentées par la Commission Internationale des Droits de l'Homme (FIDH).
Lors d'un entretien avec Radio10 et Royal FM, le Président Kagame a évoqué les circonstances qui ont conduit à cette décision stratégique.
Selon lui, à l'époque, la communauté internationale et les Nations Unies ont exercé une pression considérable sur le RPA, incitant ses leaders à reconsidérer leur avancée sur Kigali.
L'Ouganda, principal soutien logistique du RPA, a également subi des pressions pour cesser son aide, ce qui a entravé l'approvisionnement en équipements militaires essentiels, notamment en munitions et en tenues de combat.
"Face à une opposition internationale aussi forte, il était crucial de réévaluer notre stratégie. Continuer l'avancée aurait pu nous marginaliser davantage et compromettre la légitimité de notre cause aux yeux du monde," a expliqué le président Kagame.
Il a souligné que, malgré les critiques internes, le choix de se retirer présentait plus d'avantages que de risques.
Finalement, cette décision stratégique a permis au RPA de consolider ses positions sans étendre le conflit. Le 22 février 1993, un accord fut signé avec le gouvernement, permettant au RPA de maintenir le contrôle des territoires qu'il avait déjà sécurisés, tout en stoppant l'avancée militaire.
Cet accord stipulait qu'aucune force, qu'elle soit du gouvernement rwandaise de l'époque ou du RPA, ne devait entrer dans ces zones, marquant une étape importante dans le processus de négociation de paix qui allait suivre.
Bazikarev
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