Des querelles internes continuent de troubler l'Union Sacrée en République Démocratique du Congo, surtout autour de la composition et du fonctionnement de la commission chargée des élections du bureau de l'Assemblée nationale. Le député Steve Mbikayi a levé le voile sur une série d'irrégularités qui pourraient entacher la légitimité de ce processus crucial pour la démocratie congolaise.

Selon Mbikayi, la commission en question n'a pas été correctement instituée par une résolution plénière de l'Assemblée, ce qui soulève des questions quant à son autorité et à sa neutralité. " Cette commission n'a pas été instituée et adoptée par la plénière. Au nom de qui travaille-t-elle et à qui fera-t-elle rapport ? " interroge Mbikayi, mettant en doute la transparence du processus électoral interne.

L'enquête interne menée par le député a révélé que la majorité des membres de cette commission semblent être des partisans du président du bureau d'âge, qui est lui-même candidat à la deuxième vice-présidence. Cette situation pourrait représenter un conflit d'intérêts majeur : " Comment ont-ils été sélectionnés ? Juge et partie, le président de la commission est chef de l'une des mosaïques du cartel du président du bureau provisoire, " a-t-il ajouté, soulignant une potentielle partialité dans la sélection des candidatures.

Plus inquiétant encore, Mbikayi a fait part de rumeurs selon lesquelles il aurait été ordonné à la commission de ne retenir qu'une seule candidature pour le poste de deuxième vice-président, menaçant d'invalidation la candidature de Mbusa Nyamuisi de la PEP-AAAP, le seul concurrent sérieux. Si ces allégations s'avéraient exactes, cela pourrait indiquer une manipulation délibérée du processus électoral au profit de certaines factions politiques au sein de l'Union Sacrée.

Bahati recule

Mbikayi a prévenu que les conclusions de cette commission seraient " politiquement rejetées et attaquées en justice pour vice de forme ". Il a clairement exprimé que, selon lui, " tout est à refaire " pour garantir l'intégrité et la transparence de l'élection du bureau de l'Assemblée nationale.

Un peu plus tôt dans la journée, le président national et l'autorité morale statutaire du regroupement politique AFDC-A Modeste Bahati a décidé d'aligner la candidate Polipoli Lunda Chimène, élue de Malemba-Nkulu dans la Province du Haut-Lomami, sur la liste de sa famille politique en remplacement du candidat Bahati Maygende Serge élu de Kabare au Sud-Kivu.

Dans la lettre adressée au président du bureau d'âge de l'Assemblée nationale, l'ancien président du Sénat souligne que dans le cadre de la répartition des postes revenant à la Majorité parlementaire, il a été attribué au Regroupement AFDC-A la candidature au poste de Questeur de l'Assemblée Nationale.

À l'en croire, cette substitution reste conforme à l'esprit et à la lettre du Réglement d'ordre intérieur de l'Assemblée Nationale, plus spécialement en ses articles 25, 26 et 27. La décision de Bahati, qui avait aligner son propre fils à ce poste, avait provoqué un tollé au sein de la coalition du Président Tshisekedi.

Ces révélations jettent une lumière crue sur les défis auxquels est confrontée la gouvernance en RDC, où les luttes de pouvoir et les accusations de clientélisme continuent de miner la confiance du public dans ses institutions démocratiques. Les développements futurs indiqueront si l'Assemblée peut surmonter ces divisions internes et avancer vers un processus plus équitable et transparent.

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