Après s'etre senti flouer, Colette Braeckman, journaliste au journal Le Soir en Belgique, lâche ses coups et ça fait mal.

Elle s'est confiée au journaliste français Jean François Dupaquier en ces termes : " Et la vérité est que, à aucun moment, on ne m'a demandé d'y contribuer. La cellule investigation du journal Le Soir m'a demandé un article sur Paul Kagame. Je pensais que c'était un sujet " magazine " qui serait publié lorsque le journal aurait un peu de place, dans un répit d'actualité.

Jamais on ne m'a parlé de l'opération " Rwanda Classified " avant la parution de mon article. J'ai découvert ma contribution lorsque mon article est paru en pages 4 et 5, un emplacement de choix, dans l'édition du samedi 1er et dimanche 2 juin. J'ai alors vu que l'article était surtitré en rouge " Rwanda Classified ". Cette façon de faire m'a beaucoup surprise. Insérer mon article dans une enquête à charge contre Kagame en dénaturait le sens, lui conférait un impact que je n'imaginais pas.

Il faut leur poser la question. Le projet éditorial est clairement de diaboliser Paul Kagame. Je découvre tardivement, à mon détriment, ce monde de Forbidden Stories. J'ai été impliquée dans une opération qui n'a rien de journalistique, qui s'appelle une conjuration.

Effectivement parmi les signataires des articles, j'en connais qui ne sont jamais allés au Rwanda. C'est un peu étonnant au vu des articles qu'ils signent. Pour le reste, vous comprendrez que je réserve mes appréciations à mes collègues du Soir avec qui j'ai rendez-vous. Point final ".

Après Colette Braeckman, voila la correspondante du même journal dans les Balkans qui prend mouche et claque la porte avec fracas.

"Je ne suis plus correspondante dans les Balkans pour Le Soir. La participation récente de ce journal, parmi beaucoup d'autres, à l'enquête dite 'Rwanda Classified' et leur utilisation de sources négationnistes." A écrit Aline Cateux sur son compte X.

Dans le paysage médiatique occidental actuel, une série de critiques acerbes au sein d'une équipe de journalistes travaillant sur une investigation controversée soulève des questions cruciales sur l'éthique dans le journalisme.

Les départs, déclenchés par des accusations de comportements non éthiques et de manque de rigueur journalistique, mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les professionnels des médias dans un environnement de plus en plus polarisé et sous pression.

L'investigation en question a été critiquée pour ce que certains décrivent comme une "conjuration" ou un "complot", impliquant des dérapages significatifs et des raccourcis qui compromettent l'intégrité de l'œuvre.

Ces termes eux-mêmes sont chargés et suggèrent une tentative délibérée de nuire ou de manipuler l'opinion publique à travers des techniques qui diabolisent injustement le Rwanda et son président Kagame, transformant un exercice d'investigation en une opération de diabolisation.

Les polémiques et les arguments biaisés qui entourent ce travail journalistique posent une question fondamentale sur la responsabilité des médias.

Il est impératif que les journalistes adhèrent à des normes strictes d'objectivité et de vérification des faits pour éviter la propagation d'informations erronées ou manipulées.

Cependant, dans ce cas, il semble que l'équilibre entre reportage impartial et narration engageante ait été perdu, menant à une couverture qui pourrait être perçue comme partisane et injuste.

Les démissions résultantes signalent un malaise profond au sein de la rédaction concernée, révélant soit un désaccord fondamental sur la direction de l'enquête, soit une objection à la manière dont les résultats ont été présentés.

Ces départs en cascade pourraient être interprétés comme un appel à un examen plus rigoureux des méthodes employées par les journalistes et par ceux qui les supervisent.

Cette série d'événements rappelle l'importance cruciale de l'éthique dans le journalisme.

La liberté de la presse est un pilier de toute société démocratique, mais cette liberté doit être exercée avec une responsabilité rigoureuse.

Il est essentiel que les organisations médiatiques maintiennent des standards élevés et prennent des mesures correctives en cas de manquements pour préserver la confiance du public et l'intégrité de la profession journalistique.

Colette Braeckman, journaliste au journal Le Soir en Belgique

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Des-demissions-et-des-denonciations-de-la-violation-grave-de-l-ethique.html