De plus, elle est exploitée par certains pays pour exercer une influence ou un contrôle sous couvert de promouvoir l'ouverture démocratique, mais avec des intentions qui servent plutôt leurs propres intérêts politiques et économiques.

Le concept de "démocratie sans démocrates" met en lumière un paradoxe crucial où les institutions démocratiques existent en théorie mais manquent d'acteurs sincèrement engagés envers les valeurs démocratiques. Sans ces démocrates dévoués, la démocratie peut devenir une façade, manipulée par ceux au pouvoir pour consolider leur règne plutôt que pour servir le peuple. Ce manque de démocrates authentiques et intègres fait que la démocratie risque de ne pas remplir ses promesses de liberté, d'égalité et de participation citoyenne.

Le populisme, avec son discours divisant qui sépare la société en "vrais gens" et "élites corrompues", représente une menace significative. Il simplifie les problèmes complexes et érode les institutions démocratiques par des attaques contre la presse libre, le judiciaire, et d'autres piliers essentiels à une démocratie fonctionnelle. Cette approche mobilise le mécontentement populaire mais peut conduire à des politiques destructrices et à un affaiblissement des normes démocratiques.

La corruption est également un fléau qui sape la démocratie en érodant la confiance des citoyens dans leurs dirigeants et institutions. Les ressources publiques détournées pour enrichir une poignée d'individus affaiblissent la gouvernance démocratique et privent la société de services essentiels et de justice équitable.

De plus, l'imposition de modèles démocratiques sans considération des spécificités locales peut engendrer des résultats inefficaces et potentiellement déstabilisateurs. La démocratie ne doit pas être une exportation insensible, mais un système adaptable qui respecte et intègre les pratiques et valeurs locales. Lorsque des nations puissantes utilisent la démocratie comme un outil pour imposer un diktat, cela peut être perçu comme une violation de la souveraineté et un manque de respect pour la culture politique propre à chaque pays, entraînant des frustrations et des conflits internes.

En conclusion, une démocratie véritable exige plus que des élections régulières ; elle nécessite un engagement actif et authentique envers les principes démocratiques, des institutions robustes, et une capacité d'adaptation aux particularités locales. En abordant la démocratie avec une approche plus nuancée et respectueuse, il est possible de construire des systèmes de gouvernance plus justes et inclusifs, où la démocratie est véritablement par et pour le peuple.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-democratie-en-crise-populisme-corruption-et-imperialisme-deguise.html