Parmi ces propositions figure la réduction du nombre de députés, passant de 80 à 65 membres. Cette mesure fait partie intégrante de son manifeste.
Mpayimana, 54 ans, se présente face au président sortant, Paul Kagame, porte-drapeau du parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR Inkotanyi), ainsi que Frank Habineza, président du Parti Démocratique Vert du Rwanda (DGPR).
Mpayimana préconise une révision du mode d'élection des députés, représentants du peuple au sein de la législature.
Selon lui, les candidats aux postes parlementaires doivent mener leur campagne au niveau des districts.
Chaque district doit être représenté par deux députés, et il y a 30 districts au Rwanda.
Cinq autres députés proviendront de catégories d'intérêts spécifiques (deux de la diaspora, deux des jeunes et un des personnes handicapées), totalisant ainsi 65 législateurs.
Il insiste sur le fait que tous les candidats parlementaires doivent soumettre leur candidature individuellement et peuvent être soutenus par un ou aucun parti politique.
L'affiliation politique d'un candidat peut être indiquée avant ou après l'élection, mais aucun parti politique ne doit être mentionné dans les bureaux de vote.
Actuellement, la Chambre des Députés est composée de 80 membres : 53 sont élus à partir d'une liste fixe de noms de candidats proposés par des organisations politiques ou des candidats indépendants, élus au suffrage universel direct selon la représentation proportionnelle ; 24 femmes sont élues par des collèges électoraux spécifiques suivant les entités administratives nationales ; deux sont élus par le Conseil National de la Jeunesse ; et un est élu par le Conseil National des Personnes Handicapées.
L'élection des 53 députés est dominée par les partis politiques qui soumettent des listes de candidats à la Commission Électorale Nationale (NEC, sigle en anglais), et leur nombre de sièges à la Chambre des Députés dépend du nombre de voix obtenues lors des élections.
Lors d'une conférence de presse tenue à Kigali mardi 25 juin, Mpayimana a déclaré que la pratique actuelle, où les partis font campagne pour les candidats et ceux-ci sont élus par l'intermédiaire de ces organisations politiques, n'est pas la meilleure façon d'élire les représentants du peuple.
Selon lui, même les Rwandais désapprouvent cette méthode.
Lorsque les candidats font campagne individuellement devant les résidents, ces derniers deviennent plus familiers avec eux.
Une fois élus, les députés sont alors plus susceptibles de répondre aux besoins des électeurs qui les ont choisis.
Mpayimana suggère la suppression du groupe d'intérêt spécial des femmes qui se voit attribuer un quota de 30 % des sièges à la Chambre des Députés, et propose à la place une parité de genre 50/50 parmi les candidats parlementaires.
Les données du Parlement rwandais montrent que les femmes occupaient la majorité des sièges à la Chambre des Députés avec 61,3 % des députés de la troisième législature, dissoute le 14 juin en vue des élections de juillet 2024, étant des femmes.
Mpayimana a observé que le quota de 30 % alloué aux femmes était nécessaire lorsqu'il a été instauré, mais il a souligné que la législation â" y compris la constitution â" prévoyant cette mesure devrait être amendée.
Il a suggéré que le gouvernement encourage à la fois les femmes et les hommes à soumettre leur candidature, mais que l'élection des députés soit déterminée par les Rwandais ayant le droit de vote.
En ce qui concerne la nécessité d'avoir des députés représentant la diaspora, Mpayimana a indiqué que celle-ci est considérée comme la sixième province du Rwanda, ce qui reflète son importance pour le pays.
La représentation de la diaspora au parlement contribuera à améliorer les relations au sein de la communauté rwandaise à l'étranger, ainsi qu'à son engagement dans le développement du pays.
Il s'agit de la deuxième tentative de Mpayimana pour briguer le poste de chef de l'État après une tentative infructueuse en 2017, où il n'avait obtenu que 0,7 % des voix lors d'élections remportées par le président sortant Kagame avec plus de 98 % des suffrages.
Mpayimana espère que ses propositions apporteront une nouvelle dynamique au parlement rwandais et permettront une meilleure représentativité des citoyens au sein de cette institution clé du pays.
Franck_Espoir Ndizeye
0 Commentaires