Cette réunion symbolise une étape potentielle vers la pacification, mais elle est aussi empreinte de défis inhérents aux dynamiques complexes de la région.

Il est essentiel de reconnaître que l'Est de la RDC, souvent qualifié de "ventre mou" de la région, est un foyer de tensions où les vestiges du passé et les manœuvres politiques actuelles se rencontrent.

La persistance des FDLR, un groupe terroriste et génocidaire, illustre la complexité des conflits où les identités ethniques et nationales sont instrumentalisées, souvent exacerbées par la naïveté de certains acteurs internes et la complicité d'autres qui cherchent à tirer parti de ces divisions pour leurs propres intérêts.

La méfiance entre les acteurs impliqués reste palpable et pourrait même se renforcer à la suite de cette réunion. Certains viennent avec leur propre agenda, souvent influencé par la rhétorique du gouvernement qui s'avére contre-productive.

Les discours au sommet de l'État qui devraient rassurer et unir sont parfois perçus comme éloignants et divisants. Cette distance créée par les dirigeants est vue comme une erreur stratégique majeure, car elle mine la confiance nécessaire pour une collaboration efficace.

En outre, la situation est compliquée par le déni ou la minimisation de l'ampleur des crises par le pouvoir en place de Kinshasa. L'obstination à ignorer la réalité des crises politiques et sociales alimente une instabilité continue.

Les exactions de pouvoir et les comportements inappropriés ont ébranlées les fondations même de la société dans ce pays.

Face à ces défis, la réunion des services de renseignements doit aborder non seulement la stratégie militaire contre les FDLR mais aussi les racines profondes des conflits, qui incluent les persécutions pilotées par le sommet de l'Etat, l'accès a la citoyenneté et les griefs historiques.

Pour que cette initiative soit fructueuse, il est impératif que toutes les parties impliquées s'engagent à agir de manière transparente et coordonnée, en mettant de côté les intérêts personnels ou nationaux au profit de la stabilité régionale.

Bien que cette réunion puisse potentiellement ouvrir la voie à des avancées significatives dans la lutte contre les forces négatives dans la région, son succès dépendra largement de la capacité des gouvernants de Kinshasa à transcender la méfiance mutuelle et à collaborer sincèrement pour le bien-être commun de leurs populations et de la région dans son ensemble.

Démantèlement des FDLR en perspective

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Rencontre-tripartite-Angola-RDC-et-Rwanda-face-au-defi-des-FDLR.html