" Je tiens à vous informer que je ne figurerai pas sur les bulletins de vote pour les élections de 2026 ", a déclaré Muhoozi. " Le Tout-Puissant m'a demandé de me concentrer sur son armée avant tout. Par conséquent, je soutiens pleinement le Président Yoweri Museveni pour les prochaines élections. "

Cette déclaration marque un tournant dans les spéculations entourant les ambitions politiques de Muhoozi, fils du Président Museveni. Plusieurs analystes et partisans du Patriotic League of Uganda (PLU) espéraient que Muhoozi, en tant que figure militaire influente et membre de la famille présidentielle, succéderait à son père lors de l'élection présidentielle de 2026. Son refus de se porter candidat semble désormais renforcer la perspective d'un nouveau mandat pour Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Le Général Muhoozi a également tenu des propos controversés sur l'avenir politique de l'Ouganda, affirmant qu'aucun civil ne dirigera le pays après la présidence de Museveni. " Les forces de sécurité ne le permettront pas ", a-t-il déclaré. " Le prochain dirigeant sera soit un militaire, soit un policier. "

Cette position, qui suscite beaucoup de commentaires, reflète une vision de la gouvernance centrée sur le rôle des forces de sécurité, en particulier de l'armée et de la police, comme garants de la stabilité nationale. Pour Muhoozi, l'Ouganda doit rester sous le contrôle de ceux qui ont contribué à sa libération et à sa préservation, évoquant le rôle des forces armées dans la protection de la nation contre des menaces internes et externes.

" Nous avons libéré ce pays et l'avons empêché de se désintégrer ", a-t-il souligné. " Nous avons également porté secours à d'autres pays, comme le Soudan du Sud et la Somalie. "

Ces propos traduisent le sentiment, au sein de la haute hiérarchie ougandaise, que l'avenir du pays doit être entre les mains de ceux qui l'ont sécurisé, tant sur le plan national que régional. Pour le Général Muhoozi, la stabilité de l'Ouganda est intrinsèquement liée à la présence continue des forces de sécurité au sommet de l'État.

Face aux critiques, Muhoozi a réagi en affirmant que ses détracteurs ne comprenaient pas la réalité du pouvoir en Ouganda. " Cela ne les concerne pas ", a-t-il répliqué. " Lorsque nous libérions différentes parties du pays, ces personnes ne nous ont jamais soutenus. "

Ces déclarations mettent en lumière la légitimité revendiquée par le pouvoir en place en Ouganda, enracinée dans le rôle des forces de sécurité dans la libération du pays lors des conflits des années 1980. La National Resistance Army (NRA), dirigée par Museveni, avait alors renversé le gouvernement de Milton Obote en 1986, installant Museveni au pouvoir.

Lors des élections présidentielles de janvier 2021, Museveni a remporté 58,38 % des voix face à son principal rival, Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, qui a obtenu 35,08 %. Ce dernier, figure montante de l'opposition et ancien chanteur populaire, avait dénoncé des fraudes électorales massives et ses partisans se sont violemment affrontés avec les forces de sécurité.

À ce jour, Bobi Wine n'a pas encore annoncé s'il se présentera à nouveau en 2026. Toutefois, les tensions entre son camp et le gouvernement de Museveni restent vives, et la perspective d'un nouveau mandat pour le président sortant pourrait exacerber les divisions politiques dans le pays.

Les partisans de Museveni voient en lui un garant de la stabilité, tandis que l'opposition, menée par Bobi Wine, continue de dénoncer une gouvernance autocratique et appelle à un changement radical. L'élection de 2026 s'annonce donc comme une nouvelle épreuve de force entre ces deux visions de l'avenir de l'Ouganda.

Alain-Bertrand Tunezerwe



Source : https://fr.igihe.com/Ouganda-Le-General-Muhoozi-soutient-un-nouveau-mandat-pour-Museveni-en-2026-et.html