Le parcours de vie du Dr. Joseph Karemera est étroitement lié à ceux qu'il aime, et cela a commencé au sein de la famille d'Umutoni à Kireka, Kampala, où il résidait pendant ses études au lycée de Kololo à l'aube des années 1980. Il a développé un lien profond avec mon père, partageant beaucoup de choses ensemble.
Sa chaleur humaine s'étendait à de nombreux jeunes qui vivaient sous le même toit, dans une maison où les parents d'Umutoni, Rutwaza Léonidas et Didasiana Kiguzi, considéraient chaque enfant comme le leur, y compris Karemera.
" Mes parents nous ont inculqué la résilience et la confiance en nous, même face à l'adversaire. Lorsque nous étions moqués et appelés "Rwandais" en tant que réfugiés, Oncle Karemera nous donnait la force en nous rappelant la fierté d'être Rwandais ", se souvient Umutoni.
" Il nous disait qu'il n'y avait rien de mal à être Rwandais, dissipant nos insécurités et les remplaçant par de la fierté ", ajoute-t-elle.
En tant que modèle, Karemera a inspiré des aspirations à beaucoup, y compris à elle-même. Sa quête de la médecine l'a incitée à rêver de devenir médecin.
Elle avait réussi tous ses cours de sciences mais, en raison de circonstances imprévues, elle est arrivée deux semaines en retard à l'école et les classes de sciences étaient pleines. Elle a alors été dirigée vers la section des arts et a poursuivi des études de droit à l'université.
" Son soutien inébranlable m'a appris à exceller dans n'importe quel chemin que je choisissais. Plus tard, lorsque j'hésitais durant mes études de droit, il me rappelait notre détermination commune il disaint souvent : " Les Rwandais n'abandonnent jamais ! " Sa foi en nous n'a jamais faibli, et son mentorat allait bien au-delà des études ", raconte-t-elle.
La générosité du colonel Karemera ne connaissait pas de limites. Il ouvrait sa maison aux étudiants et à la famille, que ce soit pendant nos vacances scolaires au Kenya (Lamu, Mombasa, Machakos, Nakuru, Nairobi, Hôpital Kenyatta), ou dans sa maison en Ouganda ou au Rwanda. Il partageait le peu qu'il avait avec tout le monde, un témoignage de son altruisme et de son dévouement envers ceux qui l'entouraient.
Son engagement pour l'éducation était sans faille, soutenant continuellement les jeunes dans leurs projets, même en période de difficultés personnelles.
Umutoni se souvient de l'époque où elle avait déjà un enfant de deux ans (Amanda Akaliza) et était enceinte de son deuxième (Paula Kami), tout en étant incapable de payer ses frais de scolarité pour un master.
Karemera l'a encouragée et a facilité ses études, prouvant que les obstacles ne devaient jamais entraver les ambitions. " La grossesse n'est pas une maladie ", disait-il souvent. " Avec du travail acharné et de la détermination, tu réussiras. "
Mais ce qui définissait véritablement Karemera, c'était son patriotisme. Bien avant que la lutte de libération du Rwanda n'atteigne son apogée, il avait planté en nous les graines de l'amour pour notre patrie.
Il avait pressenti l'importance de la participation de tous à la construction d'un Rwanda libre, et ne cessait de rappeler à chacun la nécessité de se battre pour cette vision. Son implication précoce dans la formation du Front Patriotique Rwandais (FPR) en 1987 montrait son profond engagement pour cette cause.
Son service en tant que chef des services médicaux durant la lutte de libération incarnait son dévouement inébranlable au bien-être des autres.
Ce rôle critique, indispensable sur le champ de bataille, mérite d'être documenté tant il a été essentiel pour tous ceux qui se battaient.
" J'ai pris connaissance des plans pour la libération dans sa maison, et comme il l'a fait pour beaucoup de jeunes, il a influencé ma décision de rejoindre la lutte. Par la suite, j'ai servi avec lui au gouvernement, et nous sommes devenus ambassadeurs presque au même moment. Tout au long de ce parcours, il n'a cessé de me guider. "
Le Dr. Karemera était bien plus qu'un médecin, un ministre ou un diplomate. C'était un leader visionnaire, un camarade dont les actions étaient enracinées dans l'amour de son pays et de son peuple. Que ce soit en tant que ministre de la Santé, de l'Éducation, ou diplomate, promouvant sans relâche les intérêts du Rwanda, il a incarné le patriotisme et l'intégrité dans chaque rôle qu'il occupait.
Il était très loyal au leadership du pays, et c'est une valeur qu'il a inculquée à tous ceux qui l'entouraient. Pour lui, le respect de la structure du leadership, la discipline et le suivi des directives étaient des vertus clés.
" En son départ, je réfléchis au rôle monumental qu'il a joué, non seulement dans la construction de notre nation, mais aussi dans la vie de tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître et de recevoir ses conseils. Nous remercions la famille Karemera de nous avoir accueillis tous. À Mme Ann Karemera, nous vous remercions de l'avoir partagé avec nous, et pour votre propre rôle de véritable héroïne à ses côtés. Derrière chaque héros se cache une héroïne, et vice versa. "
" Vous étiez très jeune lorsqu'il vous a quittés pour rejoindre la lutte armée. Le sacrifice de nombreuses femmes, laissées avec de jeunes enfants, enceintes ou nouvellement mariées, mérite d'être honoré et célébré. Vous méritez toutes d'être honorées et reconnues ", a-t-elle souligné.
" Oncle Karemera, ton héritage vivra à travers les vies que tu as touchées, la sagesse que tu as partagée et l'amour que tu as offert si généreusement. Tu resteras à jamais dans nos cœurs. Assis aux côtés du Seigneur, tu veilles sur nous, tandis que nous, et les générations à venir, poursuivons l'œuvre que toi et tes camarades avez commencée ", conclut-elle.
Je dédie ce poème en hommage à mon mentor, mon parent, mon ami cher, mon ange gardien ; connu de beaucoup simplement comme " Oncle Karemera ".
Bazikarev
Source : https://fr.igihe.com/A-la-memoire-du-Dr-Joseph-Karemera-un-hommage-vibrant-de-l-Ambassadeur.html
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