Introduit au Rwanda en 1952 et commercialisé pour la première fois en 1962, le thé est devenu une culture économique clé. Les chiffres révèlent une expansion significative de la superficie cultivée, passant de 11 399 hectares en 2005 à 33 430 hectares en juin 2024, représentant une augmentation de 193 % sur près de 20 ans.
La production a également connu une hausse significative, passant de 4 858 tonnes en 1978 à 40 000 tonnes en juin 2024. Les revenus générés par le thé ont presque quadruplé, passant de 22 millions de dollars en 1998 à 115 millions de dollars en 2024.
Actuellement, 65 % des feuilles utilisées pour la production du thé au Rwanda proviennent de petits agriculteurs, tandis que 35 % proviennent de grandes plantations.
Malgré ces chiffres encourageants, le Rwanda compte 19 usines de transformation de thé, avec une capacité de traitement de 218 822 tonnes, mais elles ne fonctionnent qu'à 60 % de leur capacité. Eric Rwigamba, secrétaire d'État au ministère de l'Agriculture et de l'Élevage (MINAGRI), a souligné lors d'une récente conférence africaine sur le développement de la culture du thé, la nécessité d'investissements accrus dans ce secteur.
"Le thé et le café sont des cultures qui peuvent générer d'importants bénéfices. Ce que nous faisons en tant que gouvernement, c'est de continuer à établir des conditions favorables pour attirer les investissements dans ce secteur afin de maximiser les profits," a-t-il déclaré.
Rwigamba a également mentionné l'importance d'augmenter la superficie cultivée en thé de manière professionnelle et conforme aux normes modernes, ainsi que l'importance de mener des recherches pour développer des variétés de thé capables de résister aux changements climatiques et aux maladies.
Des producteurs de thé comme Mukanzirabatinya Marte, dirigeante d'une coopérative dans le secteur de Kitabi, témoignent de l'impact positif de cette culture sur leur vie. "Je me vante d'avoir une maison à Kigali et une voiture, et je dois tout cela au thé," a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que grâce à ses efforts dans la culture du thé, ses six enfants ont tous pu poursuivre des études universitaires, certains même à l'étranger.
Musabirema Marc, également dirigeant d'une coopérative, a noté l'importance d'une caisse d'épargne et de crédit (SACCO) mise en place pour aider les agriculteurs, leur permettant d'accéder à des prêts allant jusqu'à 7 millions de francs rwandais.
Aujourd'hui, le thé est la boisson la plus consommée au monde après l'eau. Le thé rwandais est un produit phare de l'exportation, se classant premier en volume et second en revenus, juste derrière le café.
Le Pakistan se distingue comme le principal acheteur du thé rwandais, suivi par l'Égypte, le Royaume-Uni, le Kazakhstan, la Russie, le Soudan, l'Afrique du Sud, la Somalie et d'autres pays du Moyen-Orient.
Le gouvernement rwandais continue son engagement à soutenir la croissance de ce secteur crucial pour l'économie du pays, en mettant en uvre des stratégies visant à augmenter la production et à renforcer la position du Rwanda sur le marché international du thé.
Alain-Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/La-production-du-the-au-Rwanda-frole-les-115-millions-de-dollars-en-2024.html
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