Cette journée a également coïncidé avec le 30e anniversaire du génocide en Bosnie. Dans son discours, le ministre Dr Jean-Damascène Bizimana a insisté sur le fait que le devoir de mémoire est une responsabilité collective, partagée par les États, les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et les individus.
Bizimana a rappelé que l'Holocauste a conduit la communauté internationale à instaurer des lois visant à prévenir et punir les génocides et autres atrocités de masse. Cependant, le ministre a souligné les failles dans l'application de ces lois, citant l'exemple de Félicien Kabuga, un acteur clé du génocide de 1994 contre les Tutsi, qui attend toujours d'être jugé.
Le ministre a alerté sur les dangers persistants de l'idéologie génocidaire, toujours propagée par des groupes antisémites, des factions anti-Tutsi et des organisations criminelles telles que les FDLR. Ces groupes, responsables de violences en République Démocratique du Congo, continuent de semer l'instabilité et provoquer le déplacement de milliers de personnes.
Dr. Bizimana a souligné l'importance cruciale de la coopération internationale pour combattre les discours de haine, insistant sur la nécessité d'éduquer les jeunes générations à la tolérance, à la coexistence pacifique et au respect mutuel.
Le ministre Bizimana a également exprimé sa gratitude au gouvernement allemand et à l'État d'Israël pour l'organisation de cette commémoration, réaffirmant l'engagement ferme du gouvernement à préserver la mémoire de l'Holocauste et à promouvoir l'éducation sur le génocide dans les écoles du pays, afin de garantir que cette histoire soit correctement transmise aux générations futures.
L'ambassadrice d'Israël au Rwanda, Einat Weiss, a souligné que "ce souvenir est notre meilleure défense contre l'indifférence", insistant sur le fait que la mémoire seule ne suffisait pas et qu'il était essentiel de passer à l'action pour lutter contre la haine et l'antisémitisme.
Einat Weiss a encouragé les jeunes Rwandais à utiliser les réseaux sociaux de manière constructive pour combattre ceux qui nient l'Holocauste et le génocide contre les Tutsi de 1994. "Utilisez la vérité et l'éducation pour contrer la désinformation", a-t-elle conseillé.
De son côté, l'ambassadrice d'Allemagne, Heike Uta Dettmann, a partagé son expérience personnelle d'avoir grandi dans une famille où l'on ne parlait pas des Juifs, comme s'ils n'avaient jamais existé. "Cela a tué les victimes une deuxième fois", a-t-elle conclu, soulignant l'importance de la transmission de la mémoire et de la vérité.
Alain Bertrand Tunezerwe
0 Commentaires