
Le président angolais a souligné que les risques d'escalade des conflits dans l'Est de la République Démocratique du Congo menacent de déstabiliser toute la région, d'où la nécessité d'agir rapidement pour mettre fin à la guerre et instaurer la paix.
Lourenço a précisé qu'en décembre dernier, la rencontre des ministres entre le Rwanda et la RDC avait marqué un progrès significatif, avec le Rwanda acceptant de lever ses mesures de sécurité, tandis que la RDC s'engageait à démanteler le groupe FDLR. " Il est crucial de partir de cette avancée et d'aboutir à un accord de paix, signé par les présidents des deux pays ", a-t-il ajouté.
Il a souligné que l'Afrique traverse une période difficile marquée par plusieurs crises, dont celle entre le Rwanda et la RDC, mais aussi des enjeux en cours au Mozambique et au Soudan.
Le président angolais, qui prendra bientôt la présidence de l'Union africaine (UA), a insisté sur le fait que ces questions devront être abordées durant son mandat. En ce qui concerne le dossier Rwanda-RDC, il a précisé qu'un médiateur serait désigné, conformément aux responsabilités du président de l'UA.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Lourenço a abordé la question du groupe M23, précisant qu'en tant que médiateur, les accords de paix étaient orientés vers le dialogue. Cependant, ces négociations n'incluaient pas directement le M23, car ce groupe était déjà pris en charge dans le cadre des pourparlers de Nairobi visant à résoudre le problème des groupes armés en RDC.
" Cela signifie que les dirigeants congolais savaient qu'il devait y avoir des discussions avec toutes les parties, y compris le M23. Et nous leur avons conseillé de suivre notre exemple. " a-t-il ajouté.
" Comme vous le savez, l'Angola a connu la guerre. Pour y mettre fin, il a été nécessaire d'entamer des négociations avec toutes les parties impliquées. Bien que notre pays ait été attaqué, nous avons engagé des pourparlers avec les forces sud-africaines sous le régime de l'apartheid. Ces discussions ont abouti aux accords de New York en 1988, avec la participation des États-Unis. Le groupe Unita, qui faisait également partie du problème en Angola, a été intégré dans ces négociations ", a ajouté Lourenço.
João Lourenço a souligné que le président Tshisekedi avait été régulièrement interpellé à ce principe, en affirmant : " Pour mettre un terme aux conflits qui déchirent les enfants d'un même pays, il n'existe pas d'autre solution que celle des négociations. "

Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Joao-Lourenco-revele-avoir-maintes-fois-conseille-a-Felix-Tshisekedi-de.html
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