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Son intervention devant le parlement est d'une telle approximation, indigne de la stature d'un responsable de son rang et ne saurait être perçue autrement que comme une insulte à l'intelligence et à la vérité.
Plus qu'une simple erreur, cette posture conforte une lecture biaisée des faits et des acteurs et alimente des décisions aux conséquences potentiellement désastreuses. Une telle dérive est non seulement regrettable, mais absolument inacceptable.
Sur son compte X, il écrit ceci : " J'ai soulevé au sein du Parliament le massacre de soixante-dix chrétiens dans une église en République démocratique du Congo, perpétré par un groupe présumé affilié à l'État islamique, ayant recours à des machettes et des marteaux. J'ai exhorté à une action renforcée afin de mettre un terme à la culture de l'impunité et au manque de responsabilisation des auteurs de ces atrocités. Mais quand j'ai rencontré mon collègue rwandais, le ministre Nduhungirehe, il a réfuté toutes les accusations ".
Une ignorance abyssale de la réalité, révélatrice d'une myopie intellectuelle sidérante, s'érige en fondement d'un discours déconnecté du réel. Nourrie par des préjugés tenaces et une méconnaissance flagrante des dynamiques profondes à l'uvre, elle se drape d'une apparente légitimité pour mieux travestir la vérité. Cette cécité volontaire, loin d'être anodine, conforte des narratifs erronés et entretient une vision biaisée des enjeux congolais.
À cette déformation de la réalité s'ajoute une propagande pernicieuse, savamment orchestrée, qui façonne une perception tronquée des responsabilités en désignant, avec une désinvolture coupable, des boucs émissaires. Une telle manipulation, aux effets délétères, ne fait qu'alimenter des décisions empreintes d'injustice et d'inefficacité, accentuant ainsi le cycle des erreurs stratégiques et des choix funestes.
Et le ministre rwandais des affaires étrangères ne l'a pas ménagé. Sur son compte X, il écrit ceci : " Ce niveau d'ignorance, de confusion et de désinformation de la part de Lord Collins, secrétaire d'État britannique chargé de l'Afrique, est insultant et inacceptable !
Lors d'une séance à la Chambre des Communes, il a été interrogé sur un sujet précis : le massacre de 70 chrétiens, tués à la machette et au marteau par les ADF, une organisation terroriste ougandaise affiliée à l'État islamique, à Kasanga, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Et il ose répondre : " Lorsque j'ai rencontré le ministre des Affaires étrangères du Rwanda ce matin, il a nié que de tels crimes aient eu lieu " ?
Le gouvernement britannique devra, tôt ou tard, répondre officiellement de cette méprise d'une gravité inouïe. Jamais l'on ne saurait faire pire en matière d'aveuglement diplomatique, et il sera intéressant d'observer par quels artifices il tentera de se dérober aux conséquences de cette bévue monumentale.
Cette erreur, lourde de sens, éclaire sans doute les motivations obscures ayant conduit à la sanction injustifiée du Rwanda, dans un dossier où l'absence manifeste d'éléments factuels confine soit à une sidérante incompétence, soit à une dissimulation délibérée, au service d'un agenda inavoué.
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Tite Gatabazi
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