Les réseaux sociaux ont pourtant largement relayé les informations concernant les massacres de civils perpétrés par les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les milices wazalendo. Dans une région déjà accablée par des souffrances profondes, les populations, déjà démunies, se retrouvent une fois de plus prises dans un tourbillon de violences insupportables : pillages, extorsions, tirs à bout portant, et bien d'autres exactions.

Il est particulièrement choquant de constater que ces actes de barbarie sont commis par des hommes qui ne sont pourtant pas anonymes. Leur identité est bien connue, leur appartenance aux forces censées protéger la population ne fait aucun doute.

Pourtant, un silence assourdissant persiste, non seulement de la part des autorités congolaises à tous les niveaux, mais aussi des organisations internationales qui sont censées veiller à la protection des droits humains.

Il est d'autant plus insupportable de noter que certaines de ces organisations disposent d'antennes dans le Sud-Kivu, à Bukavu, à quelques kilomètres des lieux où ces horreurs se déroulent.

Ce silence, ce mutisme complice, ne fait qu'envenimer une situation déjà dramatique. Il est une forme d'indignation sélective qui détourne les yeux des souffrances des civils, qui préfère ignorer l'appel désespéré de ceux qui sont laissés pour compte.

Au lieu de faire entendre leur voix et d'exiger des comptes, ces acteurs semblent se contenter d'une indifférence cynique, permettant ainsi aux responsables de ces atrocités de continuer à sévir sans crainte d'une quelconque réprobation.

Il est impératif de dénoncer ce silence, cette passivité des autorités et des organisations internationales. L'indignation face aux injustices ne doit pas être conditionnée par la géopolitique, l'intérêt stratégique ou la proximité avec les acteurs responsables.

La souffrance des innocents ne doit pas être réduite au silence. Il est temps d'exiger que la justice soit rendue, que les responsables de ces violences soient traduits en justice, et que les civils du Sud-Kivu retrouvent enfin la sécurité et la paix qu'ils méritent.

Le silence coupable qui plane sur les atrocités commises à Katana, Kavumu, Kabamba, Miti, Mudaka et dans d'autres zones du territoire de Kabare est un affront à la dignité humaine et à la justice.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Le-silence-coupable.html