La cité d'Uvira, meurtrie dans sa chair et son âme, porte encore les stigmates des violents affrontements ayant opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens Wazalendo. Son atmosphère, autrefois empreinte d'un tumulte ordinaire, s'est muée en un silence oppressant, seulement troublé par l'écho sporadique des armes. Chaque rue, chaque recoin trahit la brutalité des hostilités récentes, tandis que les vestiges des exactions commises rappellent à ses habitants que la paix n'est plus qu'un souvenir évanescent.

Deux jours durant, les combats ont déferlé avec une intensité funeste, laissant dans leur sillage un bilan macabre de plus de dix-sept âmes fauchées et une ville exsangue. Les rares silhouettes qui osent s'aventurer à l'extérieur avancent à pas feutrés, la peur nichée au creux du ventre, guettant le moindre signe d'une recrudescence des violences. Derrière les portes closes, une population hébétée se terre, redoutant pillages et représailles, prisonnière d'un chaos où l'autorité s'efface au profit d'une incertitude abyssale.

Selon des sources locales, des colonnes de militaires congolais, fraîchement arrivées de la plaine de la Ruzizi, convergent vers le port de Kalundu, d'où elles espèrent embarquer pour Kalemie. Pendant ce temps, certains quartiers d'Uvira sont passés sous le joug des miliciens Wazalendo, illustration glaçante des dérives inhérentes à leur intégration hâtive dans le tissu sécuritaire national.

Car il ne s'agit là que d'un avant-goût des conséquences désastreuses de la légitimation de factions armées aux motivations ambivalentes. En choisissant d'ériger en partenaires ceux qui, hier encore, semaient la terreur, l'État congolais a fait le lit de l'anarchie. Confier la stabilité du pays à des groupuscules disparates, aux allégeances fluctuantes, revient à substituer à l'ordre républicain une cacophonie guerrière dont le peuple fait aujourd'hui les frais.

Uvira, ville meurtrie, témoigne aujourd'hui de cette tragique réalité. Les stigmates des affrontements récents en sont encore visibles, tandis que les habitants, pris en otage par un chaos institutionnalisé, observent avec effroi l'effondrement de l'autorité légitime. La confusion qui règne est l'aboutissement prévisible d'une politique où le pragmatisme mal avisé a cédé le pas à la compromission, sacrifiant la paix sur l'autel d'une fausse stabilité.

La cité d'Uvira, meurtrie dans sa chair et son âme, porte encore les stigmates des violents affrontements ayant opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens Wazalendo.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/les-consequences-funestes-de-la-legalisation-des-Wazalendo.html