Cette paranoïa se traduit par une obsession sécuritaire exacerbée, où le régime incapable d'affronter ses propres défaillances, se livre à une chasse aux sorcières permanente, désignant des ennemis imaginaires, opposants, médias, acteurs étrangers, comme responsables de ses propres échecs.

Cette crispation s'accompagne d'une corruption systémique qui gangrène l'ensemble des institutions, réduisant l'administration à un instrument au service d'intérêts privés, où la prédation des ressources nationales supplante toute ambition de gouvernance vertueuse.

A cette décomposition s'ajoute une immaturité politique criante, traduite par l'incohérence des décisions, l'incapacité à assumer les responsabilités du pouvoir et un recours constant aux artifices populistes pour masquer l'absence de vision stratégique.

Dès lors, au lieu d'œuvrer à la consolidation de l'État et au redressement du pays, le régime de Tshisekedi s'enferme dans une fuite en avant destructrice, alimentant sa propre instabilité tout en précipitant le délitement du tissu institutionnel et social.

Le pouvoir politique, lorsqu'il sombre dans une spirale d'autoritarisme et d'aveuglement, tend à substituer la gouvernance par le dialogue à une stratégie fondée sur la peur, la répression et la fabrication d'ennemis fictifs.

En République Démocratique du Congo, l'administration en place illustre avec éclat cette dynamique propre aux régimes en crise : minée par une corruption omniprésente, dépourvue d'une vision structurante et en proie à une profonde insécurité intérieure, elle se retranche derrière des justifications fallacieuses pour masquer son impuissance.

Dès lors, plutôt que d'affronter les défis structurels du pays, notamment l'effondrement institutionnel, l'ingouvernabilité des territoires et la guerre persistante à l'Est, Tshisekedi se livre à une quête effrénée de boucs émissaires destinés à détourner l'attention et à légitimer l'échec.

La paranoïa du pouvoir : un régime hanté par ses propres fantômes

Un pouvoir vacillant se caractérise souvent par une obsession sécuritaire excessive, conduisant à des dérives autoritaires et à une vision complotiste du monde. L'exécutif congolais, incapable d'imposer une politique cohérente et efficace, se replie sur une rhétorique de la persécution où les adversaires politiques, la communauté internationale et même des acteurs économiques sont accusés d'être les responsables du chaos ambiant.

Cette paranoïa d'État se manifeste par une militarisation accrue du discours, une répression arbitraire contre les opposants et une incapacité chronique à reconnaître ses propres torts.

Dans cette logique, la presse devient une cible privilégiée : les voix critiques sont muselées, les journalistes menacés ou emprisonnés, et la vérité se voit travestie par des campagnes de désinformation soigneusement orchestrées.

Loin d'être un simple effet collatéral, cette répression méthodique s'inscrit dans une stratégie de conservation du pouvoir, où la peur remplace le consensus et où toute critique est assimilée à un acte de trahison nationale.

Une corruption systémique : l'État privatisé au service d'intérêts particuliers

L'un des aspects les plus frappants de la gouvernance en RDC réside dans la fusion quasi organique entre l'appareil d'État et des réseaux clientélistes qui pillent les ressources du pays au détriment du développement national. La corruption, loin d'être une dérive ponctuelle, est devenue un mode de fonctionnement institutionnel, gangrénant chaque échelon de l'administration publique.

Ainsi, plutôt que d'investir dans la reconstruction des infrastructures, l'éducation ou la santé, les ressources de l'État sont captées par une classe politique dont l'unique préoccupation semble être l'enrichissement personnel. Cette captation des richesses nationales, facilitée par un contrôle laxiste des finances publiques et une absence totale de redevabilité, contribue à creuser les inégalités et à alimenter la frustration populaire.

Une immaturité politique chronique : l'incapacité à assumer ses responsabilités

Un pouvoir légitime se définit par sa capacité à assumer ses décisions et à répondre aux attentes de la population. Or, l'actuelle administration congolaise illustre avec éclat une immaturité politique qui se traduit par un refus systématique d'endosser la responsabilité des crises.

Chaque défaillance gouvernementale se voit ainsi imputée à des ennemis fictifs, qu'il s'agisse de puissances étrangères supposées conspirer contre la souveraineté du pays ou de groupes internes accusés de saper l'autorité de l'État.

Cette immaturité politique se reflète également dans l'incohérence des prises de décisions : les réformes sont improvisées, les engagements rarement tenus et les alliances politiques évoluent au gré des intérêts du moment.

En l'absence d'une vision d'ensemble, le pays se trouve ainsi pris dans un cycle infernal où chaque crise en annonce une autre, sans qu'aucune solution durable ne soit envisagée.

Le pouvoir en place en RDC incarne la dérive classique des régimes en crise : en proie à une paranoïa grandissante, il se replie sur une politique du bouc émissaire destinée à masquer ses propres insuffisances.

Nourri par une corruption structurelle et marqué par une immaturité politique flagrante, il perpétue un statu quo qui ne fait qu'aggraver l'effondrement institutionnel et sécuritaire du pays. Tant que cette fuite en avant prévaudra sur une véritable volonté de réforme, la République Démocratique du Congo restera prisonnière d'un cercle vicieux où le pouvoir, incapable de gouverner, n'aura d'autre choix que d'accuser le monde entier de ses propres échecs.

Le pouvoir de Tshisekedi est en crise aiguë et se caractérise par une dérive autoritaire marquée par la paranoïa, la corruption et une immaturité politique manifeste.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Les-derives-du-pouvoir-de-Tshisekedi.html