Hélas, ce matin, le 19 mars 2025, les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Wazalendo ont lancé une offensive contre les localités de Bilalo Mbili et Mikenke, au nord de Minembwe, en provenance du point Zéro. Parallèlement, une autre attaque a été menée à Murunde, venant de Kipupu à l'ouest. De surcroît, d'autres assauts ont visé le village de Bigaragara, en provenance de Rugezi, ainsi que celui de Muliza, situé au sud-est du centre de Minembwe.

Il est urgent que les groupes armés Babembe, Bafulero et Banyindu mettent un terme à ces hostilités, qui, depuis huit longues années, n'ont engendré que souffrance et dévastation, sans apporter la moindre avancée positive pour aucune des parties prenantes, d'autant plus que, en retour, nul ne s'attaque à leurs propres villages.

Il importe de prendre pleinement conscience que, tôt ou tard, la nécessité de cohabiter dans ces montagnes deviendra inéluctable. La déportation des populations, tant en tant que solution que comme option envisageable, se révèle aussi bien impraticable qu'injustifiable. Il convient dès lors de mettre un terme définitif à cette spirale de violences, en reconnaissant la primauté de la coexistence pacifique comme fondement incontournable de tout futur commun. Une telle acceptation est non seulement une exigence morale, mais aussi une condition sine qua non pour envisager la reconstruction d'une société harmonieuse et pérenne.

Décider de l'instauration d'un cessez-le-feu constitue indéniablement une première étape essentielle. Cependant, il convient de souligner que sa mise en œuvre effective demeure la pierre angulaire de toute solution pérenne.

L'ensemble de la population a été témoin, avec une inquiétude croissante, des images récurrentes des Wazalendo Babuyu en provenance du Maniema, pénétrant dans la ville d'Uvira et se dirigeant vers la ligne de front. Dès ce matin, les échos des combats se faisaient déjà entendre à Katogota, alimentant un climat de tension et de frayeur. Cette situation requiert une prise de décision immédiate et réfléchie afin de désamorcer le péril imminent.

Il apparaît ainsi comme impératif de clarifier les intentions et de s'engager résolument dans leur mise en œuvre. Il ne saurait être question d'espérer simultanément les bienfaits d'une paix durable et les fruits des affrontements incessants. L'heure est venue de prendre des décisions audacieuses et de nourrir une véritable volonté de réconciliation. Il incombe à toutes les parties prenantes de surmonter leurs divergences et de s'investir pleinement dans la construction d'une paix authentique, seul gage d'un avenir serein et harmonieux.

L'annonce d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, bien que nécessaire, ne saurait constituer à elle seule une solution pérenne

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Des-annonces-insuffisantes-en-RDC.html