
En se gardant de toute réaction ferme et de tout discours clair face à la persécution systématique des tutsi, l'incitation à la haine et à la violence qui gangrène l'Est de la République Démocratique du Congo, la Belgique abandonne ainsi ses engagements en matière de protection des droits humains.
Pire encore, son silence face aux manuvres des FDLR, en particulier leur rôle néfaste dans la déstabilisation de la région, et le recrutement de mercenaires étrangers, révèle une complicité passive, voire une négation des principes qui fondent le droit international humanitaire.
Ce silence, lourd de significations, ne saurait se justifier dans un contexte où l'injustice et l'impunité prospèrent, là où la communauté internationale a le devoir moral d'intervenir pour restaurer la paix et la dignité des opprimés.
La Belgique, héritière d'une longue tradition de droit international humanitaire et d'engagement en faveur des droits de l'homme, semble aujourd'hui faire preuve d'une inquiétante indifférence à l'égard des souffrances prolongées des réfugiés congolais.
En effet, depuis 1994, des milliers de Congolais, chassés de leurs foyers par les FDLR, vivent dans une situation d'exil interminable. Cependant, la Belgique, se garde de prononcer le moindre mot sur cette question, laissant ainsi ces réfugiés dans une invisibilité et une souffrance inouïes.
Il est légitime de se demander : ces réfugiés, qui portent les stigmates d'une histoire tragique et dont l'exil se perpétue de génération en génération, seront-ils condamnés à vivre éternellement loin de leur terre natale, loin de l'espoir d'un retour dans la paix et la sécurité ?
La Belgique, dans son silence abyssal, semble ignorer cette réalité poignante, pourtant inscrite dans les principes fondateurs du droit international humanitaire et des droits des réfugiés.
Dès lors, de quel droit international humanitaire nous parle la Belgique, lorsque l'indifférence l'emporte sur l'action et que les principes qu'elle prône en théorie semblent être bafoués dans la pratique ? Ce silence coupable est d'autant plus frappant face à la situation alarmante en République Démocratique du Congo, où les violences envers les tutsi congolais, notamment le discours de haine, l'incitation à la violence et les persécutions systématiques, continuent de faire des ravages.
Pourtant, la Belgique, reste étrangement muette face à ces atrocités. La question de la Belgique et de son rôle en matière de droit international est ainsi légitime : devrait-elle se contenter de réciter les principes du droit, ou devrait-elle les appliquer avec la rigueur et la fermeté qui s'imposent face aux souffrances humaines qu'elle observe et dont elle est témoin ?
En refusant de s'attaquer à la réalité des persécutions dont sont victimes les tutsi congolais, en ne prenant pas position face au recrutement de mercenaires et à la haine qui se propage, la Belgique se révèle être une spectatrice silencieuse, voire complice, des tragédies humaines qui se déroulent sous ses yeux.
À ce titre, il serait peut-être utile que la Belgique se remémore les grands principes du droit international et relise les ouvrages qui en tracent les contours. Car, à défaut de les appliquer, elle se trouve aujourd'hui dans une position où ses discours et ses engagements n'ont plus de poids face à l'évidence des souffrances qu'elle choisit d'ignorer.
Dans un monde où le droit international semble de plus en plus subordonné à des considérations géopolitiques et diplomatiques, il est plus que jamais nécessaire de rappeler à la Belgique ses responsabilités envers les populations les plus vulnérables, celles qui, dans l'ombre de l'histoire, attendent toujours la lumière de la justice internationale.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/La-Belgique-refractaire-au-droit-international.html
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