
Dans un message publié sur X, Destexhe a exprimé son regret face à la rupture diplomatique intervenue le lundi 17 mars 2025, lorsque le Rwanda a coupé ses liens avec la Belgique en réponse aux actes d'agression de l'ancienne puissance coloniale, en particulier concernant le conflit dans l'est de la République Démocratique du Congo.
Il a accusé le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, de mener une "campagne agressive" visant à influencer l'Union européenne et les organisations internationales contre le Rwanda. Selon Destexhe, la Belgique n'avait pas adopté une telle "position offensive" sur aucune autre question depuis 1994.
"Je regrette la rupture des relations diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique, tout en comprenant pleinement la position du Rwanda", a déclaré Destexhe.
L'ancien législateur a estimé que la Belgique aurait dû préserver sa neutralité dans les conflits régionaux, avertissant que les actions du gouvernement actuel risquaient de raviver des blessures historiques au Rwanda.
En tant que politicien et chercheur, il a rappelé l'histoire coloniale violente de la Belgique au Rwanda, notamment l'introduction des classifications ethniques qui ont exacerbé les divisions et conduit aux violences ethniques de 1959, forçant ainsi des milliers de Tutsis à l'exil.
De plus, il a critiqué le rôle de la Belgique durant le génocide contre les Tutsi en 1994, en particulier la pression exercée pour obtenir le retrait des casques bleus de l'ONU du Rwanda.
"Que le gouvernement actuel décide d'ignorer ou de feindre d'ignorer ces faits est non seulement incompréhensible, mais aussi profondément irresponsable", a ajouté Destexhe.
Il a également condamné la récente résolution du Parlement belge, qui a appellé à suspendre les accords économiques avec le Rwanda en raison d'un supposé soutien au groupe rebelle M23 dans l'est du Congo, la qualifiant de "factuellement incorrecte" et de preuve d'un "manque flagrant de compréhension" de la situation dans la région.
Concernant le conflit à l'est de la RDC, le Rwanda a maintes fois nié soutenir les rebelles du M23. Le gouvernement souligne que sa principale préoccupation dans la région est le groupe génocidaire FDLR, qui, selon plusieurs rapports, collabore avec le gouvernement congolais et constitue une menace directe pour la sécurité du Rwanda.
Les tensions diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique ont atteint leur paroxysme lundi, lorsque le Rwanda a décidé de rompre ses relations avec la Belgique et d'ordonner à tous les diplomates belges de quitter le pays dans un délai de 48 heures.
Le ministère des Affaires étrangères a accusé la Belgique de nuire à ses intérêts et de prendre parti dans le conflit en RDC. Le gouvernement a affirmé que la Belgique "s'opposait au Rwanda" et permettait à des groupes niant le génocide d'utiliser son territoire.
En réponse, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a qualifié la décision du Rwanda de "disproportionnée" et a annoncé que la Belgique prendrait des mesures de réciprocité.
Le jour précédant l'instauration de ces nouvelles mesures par le Rwanda, le président Paul Kagame avait condamné les actions de la Belgique, accusant l'ancienne puissance coloniale d'ingérence continue et de tentatives de déstabilisation du Rwanda. Il a rejeté la pression belge pour imposer des sanctions, la qualifiant de vaine, tout en mettant en avant la résilience du Rwanda.
Malgré l'escalade des tensions, Destexhe a exprimé l'espoir que cette crise diplomatique ne porterait pas atteinte aux liens de longue date entre les peuples rwandais et belge, en particulier ceux ayant la double nationalité.

IGIHE
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