Les tensions entre le Rwanda et la Belgique ont commencé à s'intensifier lorsque le gouvernement belge a rejeté l'ambassadeur désigné du Rwanda, Vincent Karega, en juillet 2023.

Cette décision a été prise unilatéralement, sans consultation préalable avec le gouvernement rwandais, et a été annoncée pour la première fois sur une plateforme en ligne utilisée par des rwandais vivant à Bruxelles, qui sont souvent associés à la négation et à la minimisation du génocide de 1994 contre les Tutsi.

En réponse, le Rwanda a discrètement refusé d'accepter le nouvel ambassadeur désigné par la Belgique à l'été 2024. S'exprimant à la radio et à la télévision RTBF, le ministre Nduhungirehe a expliqué : " En termes diplomatiques, cela s'appelle la réciprocité. "

La Belgique a été le pays européen le plus influent à plaider pour des sanctions contre le Rwanda, l'accusant de déployer des troupes dans l'est de la République Démocratique du Congo et de soutenir le groupe armé M23.

En conséquence, en février 2025, le Rwanda a suspendu sa coopération au développement avec la Belgique, déclarant que ce pays avait choisi de s'aligner avec la RDC tout en tentant d'empêcher le Rwanda d'accéder à l'aide au développement international.

Nduhungirehe a précisé que le M23 est un mouvement congolais qui lutte pour les droits des Tutsi congolais, un groupe marginalisé et maltraité.

"Ils sont principalement Tutsi, et leur présence en RDC découle des décisions de délimitation des frontières coloniales. La Belgique a joué un rôle majeur dans cette problématique," a-t-il souligné.

Il a réaffirmé que le Rwanda n'a pas de troupes en RDC, mais qu'il a mis en place des mesures de défense le long de sa frontière pour contrer les menaces potentielles provenant du pays voisin.

"Le Rwanda n'occupe pas de territoire congolais. Nous avons adopté des stratégies de défense le long de nos frontières pour prévenir toute menace contre notre territoire. Depuis 30 ans, le groupe responsable du génocide contre les Tutsi est soutenu par les gouvernements congolais successifs et a mené des attaques répétées sur notre sol, souvent en collaboration avec l'armée congolaise," a-t-il expliqué.

Il a également rappelé que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a à plusieurs reprises exprimé publiquement son intention de bombarder Kigali, soulignant qu'à la suite de la bataille de Goma, à la fin de janvier 2025, des armes destinées à une attaque contre le Rwanda avaient été découvertes près de la frontière.

Cette semaine, Nduhungirehe a effectué une visite en Belgique pour des discussions avec des responsables de l'Union européenne (UE) à Bruxelles. En apprenant cette visite, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a invité son homologue rwandais à une réunion, mais celui-ci a décliné l'invitation.

"J'ai personnellement invité mon homologue rwandais pour une réunion cette semaine lorsque j'ai appris à la dernière minute de sa visite à Bruxelles. J'ai été déçu qu'il n'ait pas saisi cette occasion, car il nous a informés que son emploi du temps ne lui permettait pas," a déclaré Prévot.

Nduhungirehe a affirmé devant les médias que la Belgique porte seule la responsabilité des tensions diplomatiques entre les deux pays. "La détérioration des relations entre nos deux nations est entièrement due à la Belgique," a-t-il souligné.

Malgré les tensions diplomatiques, Prévot a souligné que la Belgique et le Rwanda continuent de coopérer dans la poursuite des responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi et a assuré que des efforts seraient déployés pour maintenir et renforcer cette collaboration.

L'ambassadeur Olivier Nduhungirehe a déclaré que la Belgique porte seule la responsabilité de la rupture des relations diplomatiques

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/Le-ministre-Nduhungirehe-reproche-a-la-Belgique-la-deterioration-des-relations.html