
La présidente de la Commission des Affaires sociales et des Droits de la personne, la sénatrice Umuhire Adrie, a salué les avancées en matière de protection des droits des mineurs, tout en mettant en lumière plusieurs défis persistants. Parmi eux figurent le non-respect des délais d'appel, la préparation insuffisante de certains dossiers par les avocats, ainsi que des reports fréquents d'audiences en raison de leur absence.
Elle a également dénoncé la pression exercée sur certains mineurs pour qu'ils avouent des infractions en échange d'une libération ou d'une réduction de peine, ainsi que l'usage d'outils numériques inadaptés aux mineurs lors des audiences. En conséquence, elle a recommandé au ministère de la Justice de garantir un accompagnement juridique efficace à chaque enfant tout au long de la procédure judiciaire.
Plusieurs sénateurs ont appuyé ces recommandations, plaidant pour la création d'un corps spécialisé de juges et d'avocats formés aux spécificités des affaires impliquant des mineurs. La sénatrice Mukakarangwa Clotilde a illustré cette nécessité en la comparant à l'existence de pédiatres en médecine, soulignant ainsi l'importance d'une prise en charge adaptée à ces mineurs.
Un autre enjeu majeur soulevé concerne la rémunération insuffisante des avocats chargés de défendre des mineurs, perçue comme un obstacle à une assistance juridique de qualité. Un avocat expérimenté a indiqué que les honoraires actuels, compris entre 400 000 et 500 000 francs rwandais, ne couvrent souvent pas les frais de déplacement vers les centres de détention, ce qui peut décourager certains professionnels.
Face à ces constats, les sénateurs ont plaidé pour une revalorisation des honoraires et un renforcement du nombre d'avocats spécialisés. Ils ont également souligné l'importance de privilégier des alternatives à l'incarcération, favorisant ainsi la réinsertion des mineurs plutôt que leur enfermement.
Le ministère de la Justice est désormais appelé à prendre des mesures concrètes pour répondre à ces recommandations et garantir une justice plus équitable aux mineurs concernés.

Alain Bertrand Tunezerwe
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