La communication gouvernementale, loin d'être une lumière éclairant les consciences, s'apparente à une brume opaque où les vérités se dissolvent sous le poids des artifices. Chaque assertion, plutôt que d'instruire, se fait l'écho d'une stratégie de diversion, où l'amalgame et l'approximation rivalisent d'audace pour modeler une illusion éphémère.

Mais dans cette fuite éperdue devant l'évidence, la parole, dévoyée de sa vocation première, devient son propre bourreau : à force de manipulations et de falsifications, elle s'effondre sous l'effet de son inanité, incapable de résister à la force inexorable du réel.

Ainsi, le désaveu de la vérité ne saurait être qu'un répit illusoire ; car toute construction bâtie sur le sable mouvant du mensonge finit inéluctablement par s'effondrer sous le poids du temps et des faits, implacables gardiens de l'authenticité.

La communication émanant du gouvernement congolais et du cabinet du Chef de l'État présente une troublante similitude, au point de sembler les reflets d'un même miroir déformant. Tels des jumeaux aux discours interchangeables, ces instances s'emploient, avec une constance déconcertante, à distiller une parole faite d'amalgames, de contre-vérités, d'approximations et de subterfuges éhontés.

Loin d'être le vecteur d'une information limpide et structurée, leur rhétorique s'apparente à une architecture bancale, où les artifices de langage tentent maladroitement d'ériger une façade de crédibilité sur des fondations chancelantes.

Chaque déclaration se déploie en un enchevêtrement confus, un labyrinthe de formules alambiquées où l'on devine moins une volonté de transparence qu'un exercice laborieux de diversion.

A force de sophismes et de digressions, cette communication en vient à se mordre la queue, prisonnier de ses propres contradictions, incapable d'imposer une cohérence qui lui échappe à chaque tentative. Ainsi, l'effort pour masquer l'évidence tourne à la maladresse : ce qui devait être une justification se mue en une fuite en avant, une cacophonie d'arguties stériles où la vérité, reléguée au second plan, finit par se venger de ceux qui prétendent la travestir.

Sous le vernis d'une rhétorique incertaine affleure l'embarras d'une parole vacillante, hésitante, tiraillée entre l'exigence du mensonge officiel et le spectre d'une réalité implacable qui, inlassablement, rattrape ses auteurs. Chaque nouvelle déclaration, censée corriger les écarts de la précédente, ne fait que creuser davantage le gouffre de l'invraisemblance, révélant les incohérences d'un discours qui ne parvient plus à se justifier autrement que par des contorsions langagières de plus en plus grossières.

Ainsi, au fil du temps et des errements communicationnels, ce qui devait asseoir une autorité ne fait que la fragiliser. Car l'opinion publique, loin d'être dupe, sait reconnaître dans ce brouillard discursif les signes manifestes d'un pouvoir en quête de légitimité, ébranlé par ses propres artifices. Et si les mots peuvent un instant travestir la réalité, ils ne sauraient en triompher durablement : face au tribunal du réel, toute falsification finit par se déliter sous le poids du démenti implacable des faits.

Tina Salama, porte-parole du président Félix Tshisekedi

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-Illusion-d-une-parole-officielle-en-RDC.html