Au cours de l'exercice financier 2023-2024, le ministère de la Défense a dilapidé 3,33 milliards de rands (environ 260,33 milliards Frw) en dépenses non autorisées, 977,5 millions de rands (76 milliards Frw) en dépenses irrégulières et 50,9 millions de rands en dépenses inutiles. Prévu initialement à 51,1 milliards de rands, le budget de 2024-2025 a finalement grimpé à 55,8 milliards (près de 4,4 trillions Frw).

Pourtant, la seule issue de ces milliards a été la perte de 18 soldats sud-africains tombés en RDC, victimes d'un déploiement mal planifié. Aujourd'hui, des milliers d'autres sont bloqués à Goma, sans qu'aucune stratégie claire n'ait été définie pour leur évacuation.

En 2013, l'ancien président Jacob Zuma avait mobilisé les SANDF pour protéger les intérêts économiques de l'ANC et de ses alliés en République centrafricaine (RCA), en y déployant des troupes dans la capitale, Bangui.

Pendant cette période, treize soldats ont perdu la vie et 27 autres ont été blessés. Une fois de plus, ils étaient gravement sous-équipés, mal préparés et insuffisamment formés. Que ce soit en RCA ou en RDC, les soldats sud-africains ont enduré des conditions de vie insalubres et précaires, tout en protégeant les intérêts d'un régime profondément corrompu.

En 2014, une évaluation a révélé que 62 % des infrastructures et logements des SANDF étaient dans un état déplorable, dont 4 % représentaient un danger et 2 % nécessitaient une démolition.

Des installations militaires laissées à l'abandon ont été occupées par des squatters, tandis que l'entretien des infrastructures a été totalement négligé, les fonds destinés aux réparations étant détournés par la corruption. Des rapports indiquent que des soldats déployés en RDC ont été confrontés à de graves pénuries de munitions et même de nourriture, leurs lignes d'approvisionnement étant quasiment inexistantes.

L'armée de l'air a, à plusieurs reprises, été confrontée à des pénuries de carburant en raison d'un sous-financement, tandis que des milliards disparaissaient dans la corruption et la mauvaise gestion. Pourtant, l'une des responsabilités essentielles de tout gouvernement est d'assurer à son armée les moyens de défendre le pays.

Or, dans l'état actuel des choses, si l'Afrique du Sud venait à être attaquée, les SANDF serait incapable de réagir efficacement. Pendant ce temps, le Mozambique est en proie à des violences persistantes, tandis que le nord de ses voisins est sous contrôle d'insurgés fondamentalistes, déterminés à s'emparer brutalement de nouveaux territoires.

En 2021, les émeutes qui ont paralysé la province du KwaZulu-Natal ont mis en évidence la vulnérabilité de la sécurité intérieure. La menace d'insurrection et d'un effondrement interne devient chaque jour plus pressante.

Alors que l'ordre mondial vacille, cédant la place à la loi du plus fort, il devient de plus en plus clair que l'Afrique du Sud a un besoin urgent d'une armée pleinement fonctionnelle.

L'erreur ne réside pas dans l'intervention en RDC, mais dans le manque de formation adéquate des troupes et dans le détournement des milliards destinés aux affaires militaires, au lieu de les investir là où ils étaient véritablement nécessaires.

Cet argent a été dilapidé pour financer le luxe des politiciens, nourrir la corruption ou, pire encore, être gaspillé de manière flagrante. Pour garantir sa survie, l'Afrique du Sud devrait réaliser un audit rigoureux du financement militaire. Une réévaluation et une réforme en profondeur de la hiérarchie militaire, de haut en bas, s'imposent également.

Mal équipés, insuffisamment formés et mal préparés, les troupes sud-africaines ont été envoyés au combat en RDC dans des conditions précaires

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/Troupes-sud-africaines-en-RDC-un-deploiement-mal-prepare.html