
À Minembwe, dans l'oubli complice du monde, des innocents périssent sous la férule d'un gouvernement qui, loin d'assurer leur protection, orchestre leur extermination. Bombarder des écoles, terroriser des enfants, brûler des villages et réduire en cendres des vies entières, tels sont les instruments d'un génocide qui ne dit pas son nom. Pourtant, l'histoire nous a appris à reconnaître ces crimes, et le droit international a forgé des armes pour que justice soit rendue.
Les fondements juridiques de l'incrimination des autorités de l'État
Le droit international est formel : le génocide est un crime imprescriptible, dont la responsabilité incombe tant aux exécutants qu'aux instigateurs. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, en son article II, définit le génocide comme des actes " commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ".
À Minembwe, les exactions ciblées contre les Banyamulenge, qui sont des tutsi congolais, constituent un schéma clair de persécution ethnique visant leur annihilation.
L'exemple de Slobodan MiloeviÄ et la jurisprudence Internationale
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a inculpé l'ex-président serbe Slobodan MiloeviÄ pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide lors du conflit en Bosnie (1992-1995). Son gouvernement avait orchestré le massacre de Srebrenica, où plus de 8 000 musulmans bosniaques furent exterminés. Dans l'affaire Procureur c. KrstiÄ (2004), la Cour d'appel du TPIY a confirmé que le massacre de Srebrenica constituait un génocide, établissant que l'élimination systématique d'un groupe ethnique sur une zone géographique délimitée suffisait à caractériser l'intention génocidaire.
L'application au contexte de Minembwe
En appliquant cette jurisprudence, le gouvernement congolais et le président Félix Tshisekedi pourraient être poursuivis pour leur responsabilité directe ou indirecte dans la persécution des Banyamulenge. Si les attaques contre cette communauté sont prouvées comme étant systématiques et visant leur destruction, elles remplissent les critères du crime de génocide.
En outre, les principes énoncés dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), notamment en ses articles 6 (génocide), 7 (crimes contre l'humanité) et 8 (crimes de guerre), permettent d'incriminer les plus hautes autorités congolaises.
Le mutisme des prétendus défenseurs des droits de l'homme, là où devrait résonner un tollé d'indignation, est une souillure indélébile sur la conscience universelle. Se taire face à l'innommable, détourner le regard lorsque l'horreur se déploie à visage découvert, revient à pactiser avec l'infamie et à légitimer, par l'inaction, l'extermination méthodique d'une communauté.
Cette dérobade coupable n'est pas seulement une lâcheté morale, elle est une complicité tacite, un abandon des principes les plus fondamentaux de la justice et de l'humanité. Chaque silence accumulé devient une pierre posée sur le tombeau de l'innocence, chaque mot retenu scelle un peu plus l'impunité des bourreaux.
Mais l'histoire, implacable, ne saurait absoudre ni les criminels, ni ceux qui, par leur inertie, les auront laissés opérer en toute quiétude. Elle jugera les faiseurs de mort avec la rigueur qui s'attache aux crimes imprescriptibles, et elle réservera aux indifférents l'opprobre des générations futures.
Car Minembwe n'est pas un simple épisode de barbarie parmi tant d'autres ; c'est un stigmate, un avertissement lancé au monde, un cri qui transperce le voile des convenances et qui réclame justice. Et cette justice, qu'on la retarde ou qu'on la nie, viendra frapper à la porte des coupables, inexorable, armée du glaive du droit et du poids accablant des âmes sacrifiées.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Tshisekedi-est-un-bon-candidat-pour-la-CPI.html
0 Commentaires